Cycle en 3 films : MADAME DE… / LE PLAISIR / SANS LENDEMAIN
Né en Allemagne, venu du théâtre, Max Ophuls débute au cinéma à l’aube du parlant. Il signe plusieurs mélodrames stylés en Allemagne et en France dans les années 1930 puis s’exile à Hollywood. Là, il réalise des films tout aussi personnels (Lettre d’une inconnue), qui tranchent par leur secrète inspiration « Mitteleuropa » avec la tradition hollywoodienne. Ses films ont dépeint avec élégance les affres du tourment amoureux et de la désillusion, avec une prédilection pour des personnages et des intrigues « superficiellement superficiels ». La constance du thème de l’exil, le choix d’adaptations littéraires et de films en costumes distancés, ainsi qu’une mise en scène baroque utilisant avec brio des procédés techniques tels que des mouvements sans heurts de la caméra qui le caractérisent, l’utilisation complexe des grues et des dollys, et les Travellings, qui ont influencé Stanley kubrick ou, en France, Jacques Demy (dont le premier film, Lola est dédié à celui qu’il considérait comme son maître).
À son retour en France, il signe d’authentiques chefs-d’œuvre : La Ronde, Le Plaisir, Madame de… et Lola Montès, son dernier film ainsi que son premier en couleurs, cathédrale cinématographique baroque, objet d’avant-garde incompris et mutilé, à l’origine d’une véritable bataille d’Hernani des critiques et qui fut rejeté par le public. Ophuls ne se remit jamais de cet échec et mourut de maladie cardiopathie deux ans plus tard.
Il était le père du réalisateur documentariste Marcel Ophuls.
Au-delà de la diversité des genres abordés, il a imposé un style raffiné d’une élégance folle, un génie de l’arabesque formelle au service de sensibles portraits de femmes.