Rétrospective en 4 films :
« Ce que le cinéma français a produit de plus fou, de plus drôle
et de plus poétique depuis la mort de Jacques Tati » Le Monde
Son nom était synonyme de liberté. Encore que cette notion, même dans son acceptation romantique, ne signifie pas grand-chose, surtout lorsque l’on parle de cinéma où les contraintes sont nombreuses. La liberté chez Rozier, décédé en 2023 à l’âge de 96 ans, n’aura cependant pas été un vain mot. Le cinéaste aura toujours fait les choses à sa manière, sans ne jamais rien céder à quiconque. Dans le champ de sa caméra, la versatilité du réel faisait office d’horizon, quitte à ce que l’inspiration dérive au gré des vents. Dans les films de Rozier, il n’est d’ailleurs question que d’aventures à mener. La mer, les océans, même les plus petits cours d’eau occupent une place centrale, promesses d’ailleurs, de territoires inconnus et de navigations houleuses. Rozier, capitaine de voyages (dés)organisés. C’est une échappée corse avant de partir pour la guerre d’Algérie, des vacances au bord de la mer de Parisiennes agitées, une épopée touristique d’un Robinson à la recherche d’un éden factice ou encore un pénible retour à la terre ferme d’un contrôleur de train un peu trop rêveur. Jean-François Stévenin, son assistant sur le tournage de Du côté d’Orouët, affirmait : « Rozier n’impose rien de rigide ; il impose un voyage. »